Nathan Casteler, étudiant en deuxième année, est le président de l'association étudiante "Model United Nations" à l'Université d'Essex. Dans le cadre de la fin du mandat du Secrétaire-Général actuel des Nations Unies, l'association a invité, le mardi 17 Novembre 2015 dernier, Ben Donaldson, Manager de la Communication et des Campagnes de la très prestigieuses United Nations Association UK.
Photo prise par Nathan Casteler
En 2016, le mandat du Secrétaire-Général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, prendra fin. Il devra être remplacé, mais par qui ? Tous les experts prédisent que, grâce à la coutume de « rotation régionale », le neuvième Secrétaire-Général viendra d’Europe de l’Est. Certains prédisent même que le prochain Secrétaire-Général sera une prochaine.
Mais rien n’est certain : le processus de sélection est dominé par les membres permanents du Conseil de Sécurité. Les négociations se font en secret, et seul un candidat est présenté à l’Assemblée Générale. Il n’y a pas d’audience, pas de candidature publique, aucun élément de consultation démocratique… Le résultat : des bizarreries, comme le fait qu’aucune femme n’ai jusque-là été considérée sérieusement pour le poste, le fait qu’en 70 ans d’existence, seulement huit personnes ait pris la tête de l’institution, une moyenne d’âge élevée pour une organisation pourtant très jeune…
Ben Donaldson est Manager de la Communication et des Campagnes à la très prestigieuse United Nations Association UK. Il est venu Mardi 17 Novembre parler avec des étudiants de l’Université d’Essex d’une campagne menée par l’association, #1for7billion, visant à faire comprendre l’importance d’une sélection plus transparente et plus opaque du plus important fonctionnaire au monde.
Ben a bien sûr présenté sa campagne, mais il a avant tout répondu aux questions d’étudiants venus nombreux pour l’occasion.
Ben Donaldson, Manager de la Communication et des Campagnes, UN Association - UK
Pourquoi les membres permanents devraient-ils accepter de changer un statu quo qui les avantage généreusement, par exemple ? D’après Ben, le Royaume-Uni, et dans une moindre mesure la France, sont très favorables à la réforme, qui est bloquée par les Etats-Unis, la Chine, et la Russie (carte interactive des Etats-membres et de leur soutien à la réforme). Selon lui, la réforme devra prouver qu’un soutien populaire et intellectuel est présent. Il faudra ensuite montrer qu’un Secrétaire-Général mieux choisi, c’est une ONU plus forte pour tous les Etats-membres, y compris les « P5 ».
Mais il ne faut pas aller trop loin, car pour Ben, « les Nations Unies ne sont pas un club de démocraties. L’ONU est universel », et faire élire le S-G par tous les peuples des Etats-membres pourrait être mal interprété ou même détourné par des Etats aux traditions démocratiques moins établies.
« Si on en finit avec la rotation régionale », demande un étudiant, « comment peut-on imaginer qu’un candidat d’Afrique ou d’Europe de l’Est puisse un jour être élu ? Le processus serait dominé par l’Europe de l’Ouest et les Etats-Unis ! » Ben Donaldson répond qu’il existe une coutume selon laquelle les membres permanents ne peuvent pas élire un de leurs citoyens au poste. « Des candidatures publiques, et surtout, mondiales, empêcheront justement qu’un candidat rate sa chance car ce n’était pas le tour de sa région ! »
Son favori pour la course ? Kristalina Georgieva, bulgare, et Commissaire Européenne du Budget et des Ressources Humaines, anciennement Commissaire Européenne à l’Aide humanitaire et à la protection civile.
Le site de la campagne (http://www.1for7billion.org/takeaction/) contient encore plus d’information pour penser et agir. Soutenez la campagne de l’UNA-UK, suivie par la Model UN Society de l’Université d’Essex, pour des Nations Unies digne du XXIe siècle !
Nathan Casteler
Qui est Nathan Casteler?
Originaire de Bordeaux, d’un père fonctionnaire au Trésor Public (bouh ! les impôts !) et d’une mère Secrétaire médicale, je grandis en Corse, mais surtout à la Réunion, ou je découvre l’anglais, les filles, mais surtout une histoire différente d’une France qui célèbre toutes les couleurs et pratique toutes les religions. Un moment marquant à cette époque a été pour moi M. Godefroy, instituteur, qui m’offre un compas de navigation, pour me rappeler de ne jamais perdre ma route.
A Rouen, période grise à la mesure du climat normand. C’est là-bas tout de même que j’apprends à cuisiner, à jouer de la musique, et à aimer le cinéma. J’y rencontre trois enseignants exceptionnels qui vont me marquer : Mme Loret, qui inculque l’Anglais avec douceur et patience, Mme Donnelly, qui m’ouvre les yeux à la littérature et au langage, et M. Morvan, inoubliable professeur de Philosophie qui, regrettant que je ne sois pas parti étudier le cinéma, me dit « Eric Rohmer s’est bien mis au cinéma sur le tard ». Affaire à suivre pour mon cas.
Sorti d’un Baccalauréat L OIB à Rouen, je me tourne vers le droit, que j’avais découvert en Terminale. Atterri à Essex, je rejoins la chorale de l’Université, et je me trouve une passion pour le débat au sein de la Model United Nations Society, dont je suis désormais le Président, succédant au Supreme Leader Yasmin Afina.
Fact sheet Politique : Quelque part entre les Verts et le NPA. Musique : Folk, blues, rock, et Claude François, la passion de mon enfance (sans blague). Boisson : Disaronno and Coke, les bières douces, ou un chocolat chaud. Où je me vois dans 5 ans : encore en train d’essayer de comprendre la méthode des commentaires d’arrêts.
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